Le 6 juin 1944 est l'histoire du A5
Publié par Michaël Séramour dans Histoire · 11 Juin 2024
Le 6 juin 1944... première marche de la victoire occidentale sur l'Allemagne nazie.
C'était il y a tout juste 80 ans !
Et les anciens soldats de la ligne Maginot, les invaincus de 1940 balayés par la défaite nationale, où étaient-ils en 1944 ?
Pour commémorer cette journée spéciale, petit florilège de portraits de ceux de la Crusnes à la Libération:
Capitaine Roland de Mecquenem :
Le 6 juin 1944, le capitaine Roland de Mecquenem, ancien commandant du A5 Bois du Four évadé du train qui le conduisait en captivité à Sarrebourg en août 1940, est aux côtés des Maquisards. Ayant gagné la France depuis l'Angleterre en mars 1944, il participe à l'opération Jedburgh, chargée de coordonner l'action des maquis avec les plans généraux du Supreme Headquarters Allied Expeditionary Force et d'équiper les résistants, en France et aux Pays-Bas, en vue d’immobiliser les forces de l'Axe loin des côtes au moment du débarquement de Normandie. Déjà blessé en Afrique du Nord en 1943, il sera de nouveau blessé lors du franchissement du Rhin en 1945.
Adjudant Joseph Seyer :
Pour l'adjudant Seyer, premier occupant du A5 dès 1936, en qualité d'ouvrier d'artillerie spécialiste des optiques, la captivité n'était pas une option en 1940. Evadé au guidon de son side-car en juin 1940 pour retrouver sa famille à Bar-le-Duc, il entre très rapidement dans la résistance, rejoint les FFI et termine le conflit comme lieutenant au 8e RA.
Caporal-chef Maurice Habermacher :
Egalement évadé à l'été 1940, cet ancien membre de l'équipe tourelle de l'ouvrage A5 Bois du Four est un résistant de la première heure. En 1944, il opère dans un service de renseignement au profit des Anglais mais est dénoncé le 4 juin, 2 jours avant le débarquement. Il monte alors pour le funeste "train de la mort", reliant Sarrebourg à Dachau, dans lequel périrent entassés 984 des 2166 passagers. Maurice Habermacher rentre en France en 1945, il ne pèse plus que 36 kg.
Commandant René Huret :
Ancien commandant de l'artillerie du gros ouvrage de Latiremont, le chef d'escadron René Huret attend son heure en juin 1944. Stationné en Afrique du nord, il participera au débarquement de Provence.
Brigadier Aloïs Amelinck :
Servant la tourelle de 75 du bloc 6 de Bréhain, qui exécuta de nombreux tirs à la demande et au profit de l'ouvrage A5 Bois du Four, le brigadier Aloïs Amelinck est fait prisonnier au camp d'Errouville le 2 juillet 1940. Son statut de soldat invaincu de la ligne Maginot aurait du lui permettre de rejoindre la zone libre, mais le vainqueur en a décidé autrement, au détriment des lois de guerre... Déplacé de stalag en stalag, Aloïs Amelinck ne connut pas la Libération. Il perd la vie le 16 janvier 1944, à la suite d'un bombardement allié sur l'Allemagne préparant la Libération.
Nous existons pour transmettre leur histoire...
Et votre engouement à venir visiter l'ouvrage A5 Bois du Four justifie notre raison d'être !
Le 6 juin 1944... c'était il y 80 ans. N'oublions pas !
