OUVRAGE A5 BOIS DU FOUR
Ligne Maginot
Villers-la-Montagne
Secteur fortifié de la Crusnes
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La fouille de terrain révèle encore son lot de petits miracles !
A5 Bois du Four Ligne Maginot
La fouille de terrain révèle encore son lot de petits miracles !
Au printemps dernier, Jean-Louis Marchal et Michaël Séramour s'étaient lancés en quête d'une armature pour lits doubles afin d'achever la restauration de la chambrée de l'adjudant Joseph Léonard Seyer, responsable des optiques de l'ouvrage A5 Bois du Four.
Nos bénévoles ont finalement trouvé leur bonheur dans le blockhaus DB 19, situé à quelques encablures de l'ouvrage : du Made in Sous-secteur de Morfontaine comme on dit par chez nous ! L'armature superposée se décomposait peu à peu dans le petit bloc abandonné depuis 1940 mais nous parvînmes à en sauver l'essentiel.
Avec l'expérience, notre historien Michaël Séramour sait pertinemment que les dessus de bouches de ventilation ou les dessous de lit peuvent encore dissimuler des trésors...
Et comme de coutume, remuer les kilos de concrétions de rouille accumulés avec les années une fois l'armature convoitée démontée porta ses fruits !
Une belle plaque d'identité de soldat français fut ainsi découverte et deux pièces de monnaies, l'une datant de l'entre-deux-guerres, la seconde de la Libération. Nous ajoutons sur la photo un jeton du café du Nord de Saulnes, retrouvé lors des fouilles de l'escalier menant sur la dalle de ciel du A5.
La surprise ne s'arrête pas là ! En effet, à la sortie du bain d'électrolyse, la plaque dévoilait le nom de son propriétaire : Céleste Manceaux.
Le nom ne nous était pas inconnu puisque nous étions entré en contact avec sa famille... vingt-cinq ans auparavant. Nous connaissions même l'emplacement exact de sa villa de sous-officier au camp de Morfontaine ! Nous ignorions juste son affectation sur la ligne de front du 139e RIF en 1940...
C'est chose faite, le sergent Céleste Manceaux commandait le blockhaus DB 19 ! Sans doute a-t-il perdu sa plaque lors de l'évacuation de la Ligne Maginot par les troupes d'intervalles la nuit du 13 au 14 juin 1940.
Cette dernière glissa sous le matelas du chef de bloc, occupé à enterrer la culasse de son canon de 47 de marine et dissimuler les caisses à munitions pour qu'elles ne tombent pas aux mains des Allemands...
Peu à peu, la poussière l'a recouverte, le matelas a disparu ou s'est décomposé. L'oxydation de l'acier a achevé de la faire disparaître aux yeux des rares visiteurs s'égarant en ces lieux.
83 ans après sa perte, la plaque d'identité du sergent Céleste Manceaux refait surface, et avec elle un visage et un parcours de vie. Elle figure désormais en bonne place dans la muséographie de l'ouvrage à A5 Bois du Four... sur l'armature de lits récupérées au blockhaus DB 19 naturellement !
Encore une belle histoire à découvrir !






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